Hôtel de

Monaco

L’Hôtel de Monaco, ancienne demeure de Marie-Catherine de Brignole, Princesse de Monaco, et actuelle résidence des Ambassadeurs de la République de Pologne en France, est considéré comme l’une des plus belles demeures de Paris.

En 1774, la Princesse de Monaco, « séparée de corps et d’habitation » de son époux prince souverain de Monaco Honoré III, décide de confier la construction de son nouveau chez-soi à M. Alexandre-Théodore Brongniart, architecte français connu pour avoir conçu, entre autres, le Palais de la Bourse de Paris – le « Palais Brongniart », l’Hôtel de Masseran, l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois, l’Hôtel de Bourbon-Condé ou encore le Cimetière Père Lachaise.

Au moment de son achèvement en 1777, l’œuvre originale de Brongniart dévoile un édifice à un étage, bâti dans un style néoclassique, aux murs blancs ornés de miroirs, de colonnes, de corniches et de moulures. Le luxe, la volupté et la modernité de son intérieur témoignent de grands moyens déployés à l’époque par la Génoise perfectionniste jusqu’au moindre détail.  

Cachée derrière une imposante porte cochère, cette somptueuse demeure entourée d’un magnifique et vaste jardin reste habitée par sa propriétaire jusqu’en 1790. Au lendemain de la Révolution, la Princesse de Monaco quitte Paris à bord d’une voiture aux armoiries de la princesse polonaise Rosalie Lubomirska. C’est ainsi qu’elle échappe au sort réservé aux ami(e)s de la couronne et qu’elle s’installe en Angleterre en compagnie du Prince de Condé, son amour.

Après le départ de la Princesse, le palais est confisqué, nationalisé, puis loué entre autres aux différents ambassadeurs, jusqu’à son acquisition en 1808 par le Maréchal Davout, grand militaire de l’Empire napoléonien, Gouverneur général du Duché de Varsovie et Prince d’Eckmühl, qui procède au renouvellement de son immobilier. Les salons du premier étage bénéficient progressivement d’un décor luxueux aux couleurs franches : bleu, cramoisi, violet, blanc et vert. D’impressionnants lustres à dix-huit lumières, des girandoles à douze lumières, des candélabres à six lumières viennent désormais éclairer les fastueux salons de l’Hôtel d'Monaco.

Hélas, la situation financière du Prince ne cesse de se dégrader et annonce rapidement sa ruine. Dès 1817, le Palais d’Eckmühl est mis en location et grâce à la richesse de ses intérieurs permet de réaliser des bénéfices aussi élevés que le rang de naissance de ses occupants successifs fortunés. Il devient par ailleurs un des lieux les plus prisés de la vie mondaine de Paris.

Louée en 1826 au Compte Apponyi, Ambassadeur d’Autriche, la résidence relève haut la main le défi de l’excellence parisienne tant demandée par l’époque. Des « bals du matin », des déjeuners dansants au rythme des polkas, des valses viennoises et des menuets ou encore des concerts de musique classique attirent le plus beau monde.

En novembre 1830, alors que le Royaume de Pologne se soulève contre le Tsar Nicolas I, Paris ravagée par le cholera ouvre ses bras à un jeune pianiste concertiste né à Żelazowa Wola : Frédéric Chopin. Il est vraisemblable que, quelque temps après son arrivée dans la Capitale, ce plus grand des virtuoses de tout temps, s’est produit dans les salons de l’Hôtel de Monaco lors d’un concert donné devant un public époustouflé par son génie musical.  

En 1838, avec l’arrivée du nouveau propriétaire, le banquier et collectionneur d’origine néerlandaise, William Williams Hope, le bâtiment subit des changements non négligeables, dont une modification complète de sa structure et de ses intérieurs dans le style Versailles. Deux ailes sont y ajoutées, les jardins se voient agrandis et les anciennes pièces du rez-de-chaussée changent de destination.

Les travaux de modifications sont confiés aux plus grands architectes et décorateurs du moment : Monnoyer, Fedel et Delafontaine. Les putti, les personnages et les dieux de l’Antiquité habillent désormais les pièces dans un mélange des styles Renaissance et Louis XV au style Empire.

Mort en 1855, Hope laisse sa demeure parisienne à son seul et unique héritier Vinus Hodgkinson Crosby qui parvient à vendre la plupart de biens. Ainsi, l’ancienne demeure de la Princesse de Monaco devient la propriété du baron Achille Sellière, collectionneur d’art, ensuite celle de sa fille Jeanne, épouse de Boson de Talleyrand-Périgord, prince de Sagan, et prend son nouveau nom : Hôtel de Sagan.

Après la disparition de la Princesse de Sagan c’est à Jacques Seligmann, audacieux antiquaire et marchand d’art de renomme, que revient la propriété des beaux lieux en 1908. Certains éléments du décor d’origine se voient alors réintégrés à ses intérieurs qui servent désormais de salles de présentation des pièces maitresses de la collection familiale. En 1935, le fils de Jacques Seligmann, Germain, décide de revendre le bâtiment le jugeant moins adapté aux affaires au vu de la situation politique internationale préoccupante.

À la même époque, l’Ambassade de Pologne sise au Quai de Tokyo se trouve contrainte de quitter cet emplacement. En effet, l’Exposition Universelle de 1937 prévoit d’intégrer la parcelle au projet de construction du futur Palais des Musées d'art moderne-Palais de Tokyo. En conséquence, et grâce aux négociations de l’épouse de l’Ambassadeur, la comtesse Helena Chłapowska, l’État polonais acquiert l’Hôtel de Monaco et y installe dès 1936 le siège de l’Ambassade de Pologne à Paris. C’est ainsi que cette demeure noue pour de bon avec l’histoire de Pologne à laquelle elle était de quelque sorte, par les personnages de la princesse Lubomirska, de Davout et de Chopin, déjà prédestinée… 

Après l’invasion de la Pologne par son agresseur nazi en septembre 1939, c’est en ces lieux que Władysław Raczkiewicz, désigné Président de la République de Pologne, et le général Sikorski, Chef du Gouvernement de la République de Pologne en exil, prêtent serment. Ensuite, l’immeuble est confisqué par les nazis mais ne subit pas de dégâts au cours de l’occupation.

Après la Seconde Guerre mondiale, la Pologne en reprend possession et lui redonne le statut d’ambassade et de résidence de l’Ambassadeur de la République de Pologne en France.

 
 
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