Bastide datant de 1695 inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques ainsi que les terrains et les jardins qui l’entourent. Le jardin, qui a reçu le label de « Jardin remarquable », contient des espèces végétales venues de toutes les régions du monde à climat dit « méditerranéen ».
La maison, qui appartenait auparavant au peintre Pierre Deval (1897-1993), le père de la propriétaire actuelle, contient une salle à manger décorée de fresques peintes par lui, son atelier et diverses œuvres de lui.
Maison construite en 1695, peut-être par le Gouverneur de Toulon de l’époque, à l’intérieur d’un jardin autrefois entièrement entouré de murs, le « hortus inclusus » de l’antiquité, lui-même situé à l’intérieur d’une grande propriété agricole (aire de battage), voire industrielle par la suite (vestiges de mines de plâtre. A appartenu à Louis Martini d’Orvès, Commissaire général pour la Santé lors de l’épidémie de peste de 1721 à Toulon. Léguée au bureau de bienfaisance de La Valette au moment de la révolution, elle retomba dans le domaine privé en 1844, puis a appartenu à divers officiers de marine entre cette date et 1925, date à laquelle elle a été rachetée par le peintre Pierre Deval et sa femme Henriette, récemment rentrés d’Alger après y avoir passé deux ans. Tous les deux originaires de la région lyonnaise, ils avaient découvert la Méditerranée pendant ce séjour et avaient décidé de vivre plus au Sud. Tombés sous le charme de cette maison, ils devaient y passer le plus clair de leur vie, de 1925 à 1993, avec seulement quelques interruptions.
La propriété fut inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, devenue définitive en 1993. Cela permit aux nouvelles générations, en l’occurrence Françoise Darlington-Deval, rentrée d’Angleterre en 1992, d’entreprendre de créer une réserve botanique et de repenser l’espace dans cette optique. Après avoir remis en état les structures existantes (goulottes d’irrigation, escaliers, chemin de ronde, restanques) et en avoir créé de nouvelles (étang dans la partie basse, nouveaux bassins, prolongement de la pergola), la nouvelle équipe entreprit de planter autant d’espèces nouvelles que possible. C’est sans doute ce qui valut au domaine d’obtenir le label « Jardin remarquable » décerné par le Ministère de la Culture en 2006.
L’ensemble de la propriété fut inscrit dans une zone naturelle protégée en 2010. L’objectif de sauvegarde de l’ensemble de la propriété, si cher à Pierre et Henriette Deval et pour lequel ils s’étaient battus avec vigueur tout au long de leur vie, a donc été atteint. Après un séjour à Orvès, Henri Bosco, un ami de Pierre Deval, lui avait écrit :
« Vous avez sauvé, consolidé, enrichi, orné, peint, un coin de terre à peu près divin».
La salle-à-manger contient des fresques à l’huile peintes par Pierre Deval dans les années 20 ; elles sont inspirées par des thèmes de la mythologie (Diane et Actéon, l’enlèvement d’Europe, le jugement de Pâris, Léda et le cygne, les latomies de Syracuse).
L’atelier du peintre contient diverses œuvres (huiles et pastels), dont certaines datent du séjour de Pierre Deval en Algérie, des paysages de la région, des portraits et des nus peints tout au long de sa vie.