Château de

Syam

À mille lieues de l’Italie, plongez dans l’art de vivre des palais vénitiens de la Renaissance à travers cette villa du XIXᵉ siècle, vibrant hommage au Maître Andrea Palladio.

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La Villa Palladienne a été édifiée à partir de 1818. Son commanditaire Emmanuel Jobez était le fils de Claude Jobez, Maître de Forges et homme politique reconnu.

Les Jobez, de pères en fils, ont considérablement influencé la vie politique, sociale et économique du Jura au 19ᵉ siècle. Ils ont édifié des usines, des écoles, des églises et des châteaux.

Emmanuel fut l’héritier de ce fabuleux parcours qui commence dans la rude campagne de Bellefontaine où dès 1788 son ancêtre Le Grand Claude se libère de la mainmorte des chanoines de Saint-Claude. (Servitude qui empêchait les gens de devenir propriétaires).

L’histoire de la famille  Jobez débute au 18ᵉ siècle dans la rude campagne du Haut-Jura à  Bellefontaine, les Jobez n’ont ni titre, ni bien, ni aucune richesse, bien au contraire, car la famille est frappée de servitude, elle est soumise à la mainmorte des chanoines de Saint-Claude. 

En 1788, grâce à son courage et à sa détermination, le grand Claude, père de Claude Jobez et  grand-père d’Emmanuel, parvient  à se libérer de la servitude qui pèse sur sa famille et  permet ainsi à la génération suivante d’être libre.

Son fils Claude Jobez fut d’abord paysan, mais rapidement il devint colporteur d’horloges comtoises et grâce à un charisme commercial hors pair, il va se lancer dans les affaires. Dès qu’il en a les moyens, il achète les hauts fourneaux de Rochejean dans le Doubs. Puis ceux  de Baudin à côté de Sellières dans le Bas-Jura, ensuite ceux de Champagnole et de Bourg-de-Sirod avant de construire à Syam, au bord de l’Ain, une usine à la pointe de la modernité. 

Dans un premier temps, ils ont fabriqué des outils pour l’agriculture au tranchant remarquable.

Ce  savoir-faire va permettre à Claude Jobez de devenir fournisseur de Napoléon et de fabriquer des lames pour la guerre, notamment des épées et des baïonnettes ce qui lui permettra de décupler sa fortune. En plus du succès dans les affaires, Claude Jobez obtient la reconnaissance de ses pairs en étant élu Maire de Morez puis Conseiller Général du Jura.

Claude Jobez et sa femme ont eu deux enfants, Emmanuel et Adélaïde. Ils souhaitent le meilleur pour leur éducation. Emmanuel, doué pour les études entre à la Sorbonne à 17 ans, étudie les lettres, l’architecture, la politique et la musique. Il fréquente des écrivains comme Chateaubriand, Alfred de Musset, Stendhal, Benjamin Constant ou encore Lamartine. À l’occasion d’un voyage en Italie, il va tomber sous le charme de l’œuvre d’Andréa Palladio, grand architecte de la renaissance italienne. Il va se passionner jusqu’à imaginer faire construire à Syam dans le Jura une réplique de la célèbre Villa Rotonda construite au XVIᵉ siècle à Vicence par le grand Maître pour une famille aristocratique de Venise. Héritier de la plus grande partie de  l’immense fortune de son père, il délaissera les affaires de son père au profit de son beau-frère Etienne Monnier pour se consacrer à ce projet et à la politique. Il devient député du Jura en 1815. Il a 30 ans.