Abbaye du Mont

Saint-Michel

Tirant son nom de l’îlot rocheux dédié à Saint Michel en 708 par l’évêque Aubert, le Mont Saint-Michel se dresse au cœur d’une immense baie et se transforme en île lors des grandes marées. Une église abbatiale romane est fondée sur l’ensemble des cryptes.

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
Suite à une apparition de l’Archange Saint Michel à l’évêque Aubert, ce dernier fait élever sur le Mont, alors appelé Mont-Tombe, un premier sanctuaire en l’honneur de l’Archange, en 708. Pendant plus de deux siècles, les pèlerins y sont accueillis par des chanoines, qui délaissent peu à peu leur mission. En 966, des bénédictins s’y installent à la demande de Richard Ier, Duc de Normandie. L’abbaye devient rapidement un lieu de pèlerinage majeur de l’Occident chrétien, ainsi qu’un centre de la culture médiévale, où de nombreux manuscrits sont produits et conservés, acquérant de ce fait le nom de « Cité des livres ». Au Xe siècle, une église préromane est bâtie par les moines, rapidement agrandie et remplacée par l’église abbatiale romaine à la pointe du rocher, sur l’ensemble des cryptes. Ce monument millénaire témoigne d’une immense diversité architecturale, dû aux multiples interventions, restaurations, embellissements de celui-ci jusqu’au XXIe siècle. L’église abbatiale, édifiée au sommet du rocher, c’est-à-dire 80 mètres d’altitude, repose sur une plateforme longue de 80 mètres, constituée de quatre cryptes adossées à la pointe du rocher.
Le bâtiment de la Merveille, financé par Philippe-Auguste au XIIIe siècle, est un chef-d’œuvre de l’art gothique et témoigne de la maîtrise architecturale des bâtisseurs normands au XIIIe siècle. La guerre de Cent Ans impose à l’abbaye, dont l’emplacement géographique est stratégique, d’édifier de nouvelles puissantes fortifications. Le Mont parvint ainsi à résister à l’armée anglaise pendant 30 ans. Le chœur roman de l’église s’effondre en 1421 et est reconstruit un siècle plus tard, par un chœur gothique flamboyant. Du XVIIe au XVIIIe siècle, l’abbaye est désertée et perd son influence militaire et religieuse. Pendant la Révolution, l'abbaye est transformée en prison pour les prêtres réfractaires. En 1969, une communauté de bénédictins s'installe au Mont, remplacée par les Fraternités monastiques de Jérusalem.
L’État agit depuis longtemps en faveur de la conservation du site, le Mont est classé Monument Historique en 1874, puis le Mont et sa baie sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1979, et au titre des « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » en 1998.