Abbaye Saint-Pierre de

Bèze

Fondée en 630, l’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Bèze est l’une des plus anciennes de Bourgogne : elle fut en effet la quatrième des abbayes mérovingiennes du diocèse de Langres (après Moûtiers-Saint-Jean, Saint-Bénigne et Saint-Seine).

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FONDATION DE L'ABBAYE : L’abbaye doit sa naissance à un crime politique : Amalgaire, duc des Attuariens avait tué, sur ordre de Dagobert, un oncle de Dagobert qui complotait contre lui. Amalgaire en fut récompensé par des dotations en terres. Plus tard Amalgaire, en expiation, et pour obtenir le pardon de l’Eglise, décida de donner ces terres pour la fondation d’une abbaye. Cette fondation eut lieu au VIIe siècle, en 630 ap. J.C., au lieu-dit « Fons Besua » - source de la Bèze – en fait, une résurgence. Amalgaire avait doté richement l’abbaye, en lui donnant des terres nombreuses, dont des vignes dans la région de Gevrey-Chambertin. Le premier abbé fut un fils d’Amalgaire : Waldalène, jusque-là moine à l’abbaye de Luxeuil, abbaye fondée par Saint Colomban, saint fondateur d’abbayes venu d’Irlande. C’est pourquoi l’abbaye de Bèze suivit d’abord, pendant deux siècles, la règle de Saint Colomban, avant d’adopter, à partir du IXe siècle (en l’an 826 précisément), la règle de Saint Benoît, devenant ainsi une abbaye bénédictine. Sept destructions successives marquent la première période de l’histoire de l’abbaye de Bèze : deux destructions, dès le VIIe siècle, par les guerres civiles, entre seigneurs francs (en 660), avec les Austrasiens de Dagobert II en guerre contre Thierry III (676) ; quatre destructions par les invasions : par les Sarrasins, au VIIIe siècle (731), par les Normands, au IXe siècle (888), par les Hongrois, au Xe siècle - deux fois : en 936, puis en 937. Une destruction par les dilapidations d’Angla, une « favorite » de Rémi, évêque de Langres, demi-frère de Pépin le Bref, qui lui avait « donné » l’abbaye comme un cadeau (au VIIIe siècle : vers 750-760). SECONDE PERIODE : Fin Xe – début XIe siècle Après la dernière destruction par les Hongrois (937), l’abbaye était restée déserte pendant un demi-siècle À la fin du Xe siècle, l’évêque de Langres, Brunon (ou Bruno) de Roucy, demanda à Mayeul, l’abbé de Cluny, de lui envoyer des moines pour refonder les abbayes de son diocèse. Mayeul envoya notamment Guillaume de Volpiano, d’origine italienne, qui devint abbé de Saint-Bénigne, puis abbé de Bèze (de 990 à 1031) ; il plaça à Bèze Raoul Le Blanc, vicomte de Dijon, qui s’était fait moine, et consacra dès lors sa fortune au relèvement du monastère, en employant de nombreux artisans (sculpteurs, peintres, enlumineurs, etc.) que Guillaume de Volpiano avait fait venir d’Italie. Fin XIe - début XIIe siècle À la fin du XIe siècle, en 1088, Etienne de Joinville, d’abord moine au Prieuré Saint-Oyan-de-Bar, puis à Cluny, dont son oncle Widon est grand Prieur, devient abbé de Bèze en 1088. Il doublera le domaine de l’Abbaye, tant par restitutions que par donations, et agrandira l’abbatiale, conduisant son chevet jusqu’à la rivière. Son abbatiat, qui durera jusqu’en 1124, marque l’apogée de l’Abbaye, qui compte environ 50 moines sur place, et 100 en tout, dans les prieurés qui en relèvent. Parmi ces moines, - le moine Jean († 1120), copiste et scribe de l’Abbaye, auteur de la Chronique de l’abbaye de Bèze (Chronicon Besuense), histoire de l’Abbaye depuis sa fondation jusqu’au début du XIIe siècle ; - le moine Thibaud (Teobaudus, † 1130), auteur des Miracles de Saint Prudent (Miracula Sancti Prudentii), récit des guérisons miraculeuses opérées par les reliques du saint) ; - et aussi Raoul Glaber (le Glabre ou le Chauve), le célèbre historien de l’an Mil, qui a relaté dans ses Libri Quinque Historiae (Les Cinq Livres d’Histoire) les événements de l’an 900 jusqu’à l’an 1044 ; on lui doit la célèbre formule : « En ce temps-là le royaume de France se couvrait d’un blanc manteau d’églises ». Renaissance et apogée (XIe.- XIIe s) Consécration de cet apogée : le séjour du Pape Pascal II à l’abbaye, au début du XIIe siècle, du 17 au 19 février 1106. Les restes des chapelles que l’on voit au bord de la Bèze sont précisément ce qui subsiste de la grande abbatiale érigée par Etienne de Joinville, qui avait agrandi l’église précédente (de Raoul le Blanc) en la conduisant jusqu’à la rivière (« ecclesiae caput extendit super amnem », dit son épitaphe). TROSIEME PERIODE : L’abbaye s’adapte au régime féodal, et au milieu du XIIIe siècle (en 1253) l’abbé Geoffroy II est le premier abbé de Bèze à porter le titre de « baron de Bèze ». C’est l’époque d’un relâchement dans l’observance de la règle, et de la prédominance des intérêts temporels par rapport à la vie spirituelle : dans les archives, il n’est question que de procès entre l’abbé et l’évêque de Langres, entre les moines et les habitants de Bèze, ou les seigneurs des environs, pour des questions de redevances, ou de droits d’usage… Mais c’est aussi l’époque où, à la fin du XIIIe siècle (vers 1280), l’abbé Girard (Girard III, troisième du nom) fait construire l’école monastique extérieure, dans le village, pour servir à l’instruction des enfants non destinés à l’Eglise : c’est la fameuse maison sur la place de Verdun. Puis, au milieu du XIVe siècle, commence une période très dure pour la France en général, et donc pour les moines de Bèze : début de la guerre de Cent Ans (1347), et peste noire . Fin XIVe siècle (en 1379, très exactement), l’abbaye est réduite à douze moines  L’abbaye féodale (XIIIème s. - XVème s.) Dans le premier quart du XVe siècle, en 1423, Simon de Torcenay est nommé abbé de Bèze : c’est un « moine guerrier ». C’est lui qui fait de l’abbaye une place forte, ceinturée de murs, entourée de douves (avec un pont-levis), et qui construit une deuxième ligne de murs pour fortifier le village. C’est à lui qu’on doit la tour d’Oysel (sur la place du champ de foire, avec son lavoir), et la tour de Chaux (à droite, avant d’entrer dans cette propriété). Simon de Torcenay fait également construire (à partir de 1425) les premières forges sur la Bèze (qui subsisteront jusqu’à la fin du XIXe siècle). QUATRIEME PERIODE : La décadence de l’abbaye, qui sera due en grande partie au système dit de la « commende » : désormais, l’abbé ne sera plus élu par les moines ou choisi par les autorités religieuses, mais nommé par le roi, et chargé uniquement de la gestion des biens temporels. Très vite, le système engendre des abus : l’abbé, extérieur à l’abbaye, tâche de se réserver l’essentiel des revenus, en ne concédant aux moines que le strict minimum. Ainsi, en 1615, on verra nommer comme abbé un seigneur laïc, Charles de Ferrières. La décadence de l’abbaye est due aussi aux ravages des guerres : guerre entre le duché de Bourgogne et la Franche-Comté, avec notamment l’invasion des Suisses en Bourgogne, début XVIe (1513) : Bèze, comme beaucoup d’autres bourgs, est dévasté. Guerres de religion, dans la deuxième moitié du XVIe siècle : l’évêque de Langres se rallie à Henri IV, mais Bèze est occupée par des Ligueurs. En 1592, l’abbaye ne compte plus que six moines et deux novices. Puis au niveau européen, c’est la Guerre de Trente Ans, au début du XVIIe siècle : en 1636, l’armée de Gallas, une armée autrichienne venue de Franche-Comté (qui appartient alors à l’empire des Habsbourg) ravage toute la vallée de la Vingeanne ; c’est ensuite au tour des « Suédois » (en fait des mercenaires allemands), en théorie alliés de la France, de piller et d’anéantir ce qui restait debout. L’abbaye est en ruines, et seuls quelques moines y résident, de façon séparée, dans des logements qu’ils se sont chacun aménagés. C’est en 1662 que l’abbaye renaît une dernière fois, avec la venue de 12 religieux (nombre symbolique, pour une refondation), appartenant à la Congrégation de Saint-Maur. Le nom de saint Maur est celui d’un disciple de saint Benoît, qui aurait été l’introducteur de l’Ordre Bénédictin en France : il est donc symbolique d’une volonté de refondation de l’Ordre en France, afin de revenir à une observance plus authentique de la règle. CINQUIEME et DERNIERE PERIODE En 1731, c’est la création de l’évêché de Dijon ; pour fournir des subsides au nouveau diocèse, l’abbaye de Bèze (avec d’autres abbayes) est soustraite au diocèse de Langres, et rattachée directement à l’évêque de Dijon, qui en absorbe les revenus. Il n’y a plus d’abbé, mais, sur place, un simple « Prieur » ; durant tout le reste du XVIIIe siècle, on assistera à des conflits entre les moines, qui estiment que l’évêché ne leur laisse pas assez pour l’entretien de l’abbaye, et l’évêque, qui considère qu’il en fait suffisamment. Pour autant, la Congrégation de Saint-Maur a prévu un projet de reconstruction de l’abbaye, et va le réaliser sur le long terme. Les travaux débutent vers le milieu du XVIIIe, et aboutissent au dernier état architectural de l’Abbaye, dont les bâtiments actuels sont les témoins. Dès 1740, le Supérieur Général de la Congrégation accepte un projet de l’architecte Franque, qui rompt avec la disposition monastique traditionnelle, en faisant passer ce qu’on appelle encore le « dortoir » (c’est-à-dire l’ensemble formé par les cellules – les chambres - des moines) de l’Est au Sud : l’austérité de la Règle bénédictine est ainsi tempérée par le nouveau souci, propre au XVIIIe siècle, de profiter de la lumière et des vertus qu’on attribue à l’air du Midi. Les travaux s’étaleront sur vingt ans, et les plans seront modifiés sous la direction de l’architecte dijonnais Saintpère. On aboutit à terme à une grande construction de 113 mètres de long, un « palais monastique », selon l’expression de Courtépée, dans sa Description du duché de Bourgogne, dont les deux bâtiments aujourd’hui subsistants étaient les ailes, que reliait un bâtiment principal en avant-corps, aujourd’hui disparu, et où étaient situées (au premier étage) les cellules des moines. Fin de l’histoire de l’Abbaye à la Révolution : l’Assemblée Constituante décrète (le 2 novembre 1789) la nationalisation des biens du Clergé, et supprime ensuite les Ordres Monastiques. En janvier 1791, c’est le départ des trois derniers moines.
Bienvenu dans le parc à l’anglaise de 4 Ha redessiné au XIXe siècle, planté de nombreux arbres remarquables: platanes bicentenaires, séquoia majestueux, catalpa, hêtre pourpre imposant, etc, . . . traversé par la Bèze.
LES ROSES ANCIENNES DE L’ABBAYE : PRES DE 250 VARIÉTÉS À DÉCOUVRIR “Onze mois pour y rêver, un mois pour en profiter” selon le joli mot de François Joyaux, spécialiste des roses anciennes. Pour la plupart, elles ne fleurissent qu’une fois, en juin, mais quel spectacle ! Des coloris incomparables, du pourpre le plus foncé au blanc nacré; des parfums envoûtants, poivrés ou suaves; des noms enchanteurs : Bizarre Triomphant, La Belle Sultane, Duchesse de Montebello, Belle de Crécy, Fantin Latour, Cuisse de Nymphe, Nuits de Young ...
L'accueil à l'Abbaye de Bèze, est toujours assuré par la famille des propriétaires Guides de visite gratuits fournis (Bâtiments + Parc et Jardin de fleurs) Accès partiel aux personnes à mobilité réduite
Entre Dijon (à 30 km) et Langres, au cœur d'un des plus beaux villages de France, niché au fond d'un vallon verdoyant. Parking municipal gratuit devant les grilles de l'Abbaye
 
« site à découvrir, bâtiment vide mais avec un intérêt de visite pour se remémorer les emplacements de l'abbaye initiale. Le plan fourni par les actuels propriétaires est la base de la découverte. A noter des arbres gigantesques bicentenaires magnifiques. »
Avis publié le 02/07/2022